OBSCURES BRISÉES ! ...
Les jours, les mois les années les années - lumières s'éloignent, distancent mais, saisons, jamais n'absentent
!
A la source sourd
comme un vent de panique
ce désarroi qui étreint et qui fige
le pèlerin rendu
sur la margelle d'un puits tragiquement tari
Le coeur fragile le souffle court
le messager éreinté
retient le sanglot de la nouvelle
Vient à manquer soudain
la chaleur du lien cet élan
rompant à la sérénité à la vérité
En esprit que le vent emporte
et qui migre et transhume sans fin
désormais orphelin
vers de vastes terrains vagues
Que la solitude le manque le silence
accourent et en emportent ensemble la mémoire
à perpétuité
J'ai dans le regard
des êtres si chers
un ballet d'ombres vagabondes
sillonnant l'absence
qui ouvrent une autre voie
dans l'oubli complice des lointains
Ainsi l'animal en lui traqué fuit
au-delà du réel un peu plus prés du ciel
Langage sans paroles
tellement mental
salutaire
J'aurai perdu comme un pan de Ciel
l'amble d'un pas pourtant si sûr
qui valait guide de haute montagne
grand voyageur hauturier
des espaces désertiques
et des horizons prodigues
Et je demeure démuni
en âme et conscience
Le temps égare cent raisons
Les regrets jalonnent le bout de la route
Qui s'affranchira de la chape de la discorde
l'improbable règne en maître
qui tranche une à une les racines
que l'on chantaient éternelles
J'ai dans le choeur
un plain - chant d'Îles en deuil
quelque thrène obstinant
la sanguine de ces petits enfants qui auront grandi
si loin du foyer de pierre
près du Verbe
le missel trop humain à portée de la nuit
muselés comme on balaie
d'un revers de manche
le pacte d'alliance
L'engeance félonne
a disjoint les torons de l'écoute
et des haubans du voilier parti
à la dérive livré aux Bouches et au Détroit
L'histoire se répète
se répercute comme l'écho
La fleur du mal
contre un rocher Lorelei impitoyable sans vergogne
aura précipité le nocher et tous ses passagers
- MARIN -
Petits Enfants