SOUPCON DE MANA VERS MAKKENA ! ...
Hauts lieux de pastoralisme insulaire et de préhistoire
D'où provient ce surcroît d'énergie, de présence, ces états d'âme inexpliqués que la pensée, humblement perçoit et capte, convoque ici
?
A droite du cliché, ce figement minéral fabule un éléphant de mer couché
Certainement, l'on peut évoquer, invoquer à l'intime de certains sites marins de l'Île de Corse un puissant Mana, à l'instar des Îles de la Polynésie, du Pacifique ... Une réalité, une manifestation, un référent que les peuples de la Polynésie connaissent, louent, partagent selon des rites séculaires.
On ne lui donnera guère de définition car comment cadrer, circonscrire une telle acception, tout ce qui dépasse et transcende le réel ? Ici, je sais les lieux profondément chargés de préhistoire, d'histoire. De lointaines peuplades l'habitaient, pêchaient, chassaient, cultivaient, élevaient. De nombreux matériels en silex et en obsidienne, des fragments de poteries auront été trouvés au gré des précipitations, des fortes pluies, de l'érosion et du ruissellement très marqués que le relief granitique et dunaire induit.
https://www.cnrtl.fr/definition/mana
( Marcel MAUSS, une référence )
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Il est aussi de petits talwegs nichés entre vallons et collines qui dominent la mer, propices à l'habitat. En contrebas, un étang, un cordon lagunaire, un grau, une frayère très certainement. Tout semble avoir été naturellement agencé afin que l'homme se sentît bien. La dune marque son territoire haut vers le versant et les côteaux bercés de brises marines. Le vent dominant y a laissé ses marques. Phénomènes visibles d'anémomorphose que les genévriers révèlent au gré de la marche. En amont, nous dcrouvrîmes un jour de très fortes pluies une magnifique cascade jettant son voile dans une ravissante combe boisée, parfumée par de vénérables arbres à baies, des résineux que l'on affuble du nom de bois de fer
!
Ailleurs, la houle boude le grand Sud-Ouest de l'Île de Corse. Je viens chercher ici les compressions et les retours de la mer du vent qui génèrent de vraies vagues, massives et puissantes. Les lieux au vent capte le flux dominant. Les vent est si fort qu'il couche et dévie les vagues des rivages exposés Sud. La diffraction n'est pas au programme de la journée, mais là
!
Naviguer en pareils lieux interpellent et l'on ne peut omettre de croiser, de recouper les éléments multiséculaires, ces pans de domaines maritimes toujours habités que l'on contemple en passant, en naviguant par tous les temps.
Et ainsi, au gré de mes échappées, le long du littoral, associer les vues depuis la mer, depuis la terre, tantôt promeneur, tantôt navigateur solitaire. S'impreigner des lieux, de ce qu'ils dégagent, l'écrire et le décrire, en transcrire l'hypothèse et le ressenti, à l'instantané de la révélation.
Que je ne navigue jamais plus sans y associer ces bribes d'éternité et de patrimoine, de culture, de Nature qui font la féerie d'un moment, de l'attente, de l'émotion, de l'espace et des jeux aquatiques médiés par les vents insulaires.
Un jour, ces écrits réapparaîtront ; il sera certes trop tard mais cela ne m'affecte pas du tout. Car écrire, c'est déjà offrir, partager, aimer, comprendre, associer, préserver, protéger, sensibiliser, tracer une voie où s'engouffre le message essentiel, retrouvé
!
- MARIN -
Journal de Bord
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