IN _ VOCATIONS ! ...
Pèlerin, ne te surcharge plus ! Allège - toi, si tant est que le chancre ne le fasse à ta place ... Vieillir, oui, certes, mais saches que la mer est aux oiseaux du Large, à la fluidité des ailes et des voiles que le vent éploie. Sois de ce chemin, sur la voie, au-delà du temps et relate en mon nom, part ta voix
_ " Tu as failli, " Nemo ", tu ne m'as guère rejointe ni écoutée ! Moi qui espérais, qui attendais qu'à bord de la folie vînt et voguât une seule âme à la mer. Pourquoi m'avoir révélée tel un " marin à terre " livré aux horizons barrés de la désespérance ? Je sais que tu auras pourtant et longuement été de ces profondes dépressions qui emmènent et emportent Tout !
J'espérai ce jour quelque humble passeur qui ne se risquât. Je délivrai mes vents blancs et, mes vagues tant ouvragées, ressemblèrent pour toi aux nuages, à ces grains de nuit qui débondèrent un coeur de ciels en grandes souffrances.
Pourquoi douter, étant sur la bonne voie de la réconciliation que tu es, avec cet alter-ego sans lequel et tu le sais, rien n'est plus possible, lorsqu' il t'échappe et lentement fuit, abdique et se couche, inexorablement, au terme d'un duel éminemment temporel.
J'aurai paré et parfait ton île de maintes vires, ses côtes pétrées et ses horizons de hautes lices, cerné de vagues écumes les prestigieux caps de bonnes espérances qui jalonnent les Quatre Saisons.
Cette terre aux milles étraves que tu ne laisses jamais de louer, de veiller, de protéger, de révèler, de poétiser sous d'autres jours, lors de tes longues insomnies, à l'aube de l'écriture et de l'émoi, de la renaissance, du perpétuel retour auquel tu crois et tu t'entes.
Ce dialogue est fructueux. Il s'envole et ne connaît plus aucune limite, demeure aux oiseaux ce que le printemps offre indéfiniment à la migration, à la veille de l'estive et de la transhumance.
Et l'on m'a si maladroitement nommée ! Surenchère anthropocentrique dont je n'ai que faire, sachant combien peu m'importe d'être ainsi affublée. Exauce-moi et appelle - moi
Union - Alliance - Harmonie - Oeuvre - Plain-Ciel - Palingenesia - Souvenance - Remembrance - Insomnia - Euphonia - Omega
Mon royaume n'est plus de ce monde surfait ni de ses artifices pléthoriques. Si je souffle ainsi et de plus en plus violemment, saches que c'est avec commisération et pitié. Dussè-je dissoudre et piéger la sanie et le poison des hommes, le temps leur est compté. L'ère dés-humanisés, désormais parjure, rompt à l'envi aux solennels principes de la vie et de la beauté, de la diversité que je pensais éternelles, célestes, intouchables, révérées.
Je reviendrai, " Marin ". Que je ne sois jamais plus déchue ! Que l'on discerne plutôt et en moi la rebelle portant la révolte, l'intranquillité animée depuis " l ' Eau- Delà ", les ciels empyrées souillés, bafoués.
Je quitte malgré moi la ronde astrale des tempêtes d'antan qui honoraient chaque saison, magnanime et bonne à la foi de Gaïa, des mythes antiques
Comment unirais-je autrement les ciels denses et éthérés, ces sublimes bleuités saturées de poisons si ce n'est en balayant tout lors de mes futures colères ? "
- MARIN -
Tempêtes et Grosses Vagues
Prose Marine
1 ère Ecriture le 24 Novembre 2022