NO MAN ' S LAND !...
Ah ! ce ne sont pas les " No Man's Land " que les hommes infligent sur Terre par la géhenne des feux d'un ciel sciemment artificier !
Ce " No Man' s Land " n'en serait pas, il est de ceux des grands espaces parcourus de vent et d'embruns purs. Seuls les oiseaux en décèlent la précieuse alchimie, honorent le chant des vagues iroises.
Les humains ne laissent plus de les souiller, de les endeuiller, de prélever quand ils le peuvent la vie que recèle et qu'abrite l'Azur tutélaire, souverain, imprescriptible. L'espadon voilier, le phoque moine ne sont plus, depuis longtemps ! La tortue marine, un mirage là-bas, imperceptible et dernier souffle...
Grands espaces dont le regard s'éprend et ne quitte plus les horizons, droit dans le déclin du soleil, vers le Ponant des Îles. Lever et coucher des astres de vie, noria incessante, jets de lumière chromatiques que l'arc-en-ciel des vagues sublime dans le sillage d'un rêve et que l'aile du puffin souligne de ses rémiges frémissantes.
Le vent, l'air brumeux saturé de fragrances marines et vernales. Pérennelle brume des songes exaltant la poétique îlienne qui séduit le solitaire, dès l'aube, avant que d'atterrir, de s'en retourner d'une sublime révélation.
La solitude pour compagne, confidente, muse intarissable : tout un univers ravit au libre-arbitre le soin de se soumettre et de se détruire. Ici, on oublie, on s'oublie, on ne brille pas, on vit sur...! ou on sur-vit !... l'espoir se ménage, rien n'est à brader ou à vendre à l'encan...
Et mouvante gratitude d'un ciel palpable dont on devine les abîmes sidéraux... Ainsi d'une silhouette, d'une présence que la houle met en abyme ; la scansion des vagues y pourvoit, interpelle l'infini ! Entre fuite éperdue et obstinant retour, la houle semble répercuter l'infinitude de la passion, cette voie d'eau au sillage recouvrant le message de l'univers.
MARIN - Pensées Océaniques -