LA MER ENTÉNÉBRÉE !...
Par un après-midi d'automne, déjà si sombre, règnent les prémisses de l'hiver et des galernes.
Le défilé de nuages augure du vent fort qui dévale le long des îles. L'horizon flou vacille comme un mirage au désert dans les lointains irradiés de dunes. Les voiliers en course égrènent le chapelet de la mer du vent en ralliant le bon port.
Tout n'est que profonde solitude. Le silence m'est un champ qui ne laisse plus de combler et de ravir l'ivresse des ailes blanches qui vaguent.
Le ciel n'accorde à la mer aucune fenêtre. Et pourtant, que ce manteau ouaté planant au - dessus des flots est beau lorsqu'il reflète l'immensité.
Tandis que le fond des golfes et des baies demeurent calmes, pointes et caps rejoignent la haute mer et ses vastités bossuées. Mer hérissée, vents croisés, violentes rafales, voici revenu l'air froid et pesant que les marins assument au large, à l'aube, vers le solstice d'hiver et les hautes latitudes.
Les écueils auréolés d'écume et de vagues massives éclairent de longs moments les eaux froncées, obscures. Vers le rivage, la silhouette des plus hauts rochers se métamorphose au grè de la faible lumière du jour pressée de rejoindre la nuit.
Je vais, errant, migrant à la rencontre de l'histoire que nous écrivons tous ensemble, en cet instant tragique de funestes destinées, sur la Grande Mer endeuillée.
Quelle complainte, quel thrène entonne lointainement liberté, espérance, paix ? Une île et ses cimes guident un petit point qui divague sur l'azur, allant par-delà le néant, l'oubli. Une île lui tend, lui ouvre les bras avant que la mer ne devienne noire
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MARIN
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" PROSE MARINE "
Revu le 20 Octobre 2023
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