" OUBLIE - TOI TOI - MÊME " !...
Que je m'impose cette injonction dont la syntaxe et les termes plagient le maître de la maieutique !
Retour aux extrêmes apolliniens, dyonysiaques qui ne laisseront jamais plus de fonder l'Être aux mondes et au Temps que je suis, d'entretenir cette soif inextinguible de culture, de co-naissance, d'inconnu.
Dialogue conflictuel avec l'En-Soi, à cette locution chère à l'existentialiste.
A l'orée de l'Absurde me conduit le conteur des Noces, l'Eté, en hiver, l'Homme Révolté, lorsque de loin en loin je perçois l'appel salutaire des vents et des vagues , là-bas, vers le Tournant du Grand Sud de l'Île de Corse que veille le stylite pétrifié du dernier des sommets Sud de l'Île de Corse, en Cagna.
Oscillations mystiques, sublimités insulaires, intouchées, oniriques !
" Oublie-toi toi - même "
Relègue tout ce qui entrave, noue, serre et mal étreint ! Largue les amarres, ne fuis pas, va et donne - toi, livre - toi à ciel et à coeur ouverts. Saches enfin recevoir de l'étant et non subir le chaos, l'éphémère, le vide ampoulé de toutes les vitrines qui placent et situent le temps d'un mirage, de l'illusion, de la re-présentation indifférente au Tout !
" Eau-Delà ", puisque là croise un tout autre credo, selon ta volonté, le sain dictamen de ta conscience ! Fais donc de la place au numineux de la découverte, d'une rencontre, de l'échange et du partage incessants que les éléments initient à ton égard.
Glisse, vole, plane, enroule le galbe pers des lames, capte l'essence sapide de ces rouleaux d'écume qui ressemblent aux nues, aux névés, aux plus hautes congères balayées par les vents purs. Désinences prodigues de la mer en beauté !
Au diapason des champs de l'aventure qui prennent de l'ampleur, de la majesté, qui convoquent ou invitent la mort, plus vraie et plus intense va la vie, l'espoir, cet Amour Agapê que les Anciens auront si bien décrit, circonscrit, chéri, détaché d'Eros et de la contingence passionnée ...
Rends - toi devant les pans de la beauté originelle et loues-en l'instant fugace, l'évanescence, la diaphanéité ! S'il t'est donné la chance d'écrire, de penser en mer, d'aller un peu plus haut que la gestuelle te le permet encore, alors, rentre-toi et écris près du feu tout ce que l'abandon des maux, des tourments, te permettra de relater, de confier, de transcrire. Ainsi, demeure dans le vrai. L'acte fusionnel y mène, en esprit, divers et si profond, telle la foi, une autre foi plus palpable, tangible, ces vires qui s'en approchent, un peu plus près du Ciel, de la grande énigme.
Vient le jour de la délivrance, de la re - naissance aux mondes de tous les possibles ! Beaucoup t'auront échappés, quoi qu'il advienne, sur la voie de la quête pacifique, océanique qui t'anime. Et c'est bien en ces moments qu'il te faut t'oublier, être à nouveau, à la lisière des sens, du réel, proche de l'essence des choses qui distancent, qui absentent de l'éphémère durée et de ses impressions relatives.
Quand viendra le moment des adieux, de la fulgurance du regard abyssal posé sur l'autel de la mer, lorsque le bord qui t'aura conduit une vie durant sur les flots naufragera, rompu aux folles échappées de la glisse extrême, là encore, trouve la ressource qui est en toi, épargne - toi le repli, la réclusion à perpétuité, la désespérance de l'inaction, de l'angoisse. Oublie-toi toi même, seul et multiple à la fois
Ecoute le silence de la mer, ouvre le vaste journal de bord que tu auras écrit, lis et relis, reprends le cours d'une pensée habitée par cet autre moi-même, quelques mèmes édifiants qui témoignent de Mer-Océan, de la Nature, des grands équilibres et de l'harmonie qui y président et, transmets le leg inestimable de ces milliers de lignes écrites et couchées sur le palimpseste de l'azur. Si la mort surprend en chemin, sur la Longue Route, elle sait aussi attendre que s'accomplisse le dessein d'une vie, l'émergence d' un retour aux sources, les fruits de l'arbre à pain, les Vrilles de la Vigne.
Alors
Immanence
Immortalité
Du principe de la vie, sans souci de la mort qui ne serait qu'un passage, un changement d'état, une mue, à l'état continu d'un non - être terrestre
!
- MARIN -
A revoir, en cours
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