E - VOCATION ! ...
" Mourir, après avoir tout ressenti et n'être rien "
Maria Teresa Wilms Montt
J'aime tout particulièrement ce cliché. Au-delà de la photo, du sujet qui s'occupe au premier plan, il y a une ambiance que la solitude emprunte à la beauté d'un site exceptionnel, intouché, du moins réhabilité et ramené aux origines, abstraction faite des méfaits d'ordre climatique que l'anthropocène aura générés et initiés ...
Le ciel et les moutons que le vent d'amont rassemble, ressemble à la mer ! Je lui fais face et, pourtant, je n'ose encore la regarder. Les yeux baissés, je grée une voile de gros temps. Je m'attarde, demeure profondément concentré, sans rien imaginer de ce que je découvrirai, une fois lancé sur les flots, en voguant près des rochers, le long des bras acérés des baies et des anses pétrées.
Si l'on ne voit pas la Grande Bleue, elle se devine mais plus encore, s'entend, s'écoute, s'esquisse. Je la hume avant que de la découvrir, radieuse, intensément bleue. Ainsi de ressentir de la crainte, de l' appréhension ; saisissante beauté, respect, amour irraisonné ! Selon les dispositions qui précèdent tout solo mené sur ce vaste domaine marin : relater tant qu'il est encore temps
...
Le grondement des rouleaux d'écume, l'onde de choc que renvoient rochers et brisants battus par les vagues, cette rumeur rauque que le puissant ressac rappelle à l'intrépide qui ne saurait les considérer selon l'énergie que les éléments déploient au sein de ces lieux souverains :
tout me parle, lointainement, longuement
!
Interprétation du monde du silence, à l'intime de mes rapports à l'eau, aux vents, à ces pratiques extrêmes et uniques qui m'emportent. Nous sommes en hiver. Le vieux passe-montagne fait bon office et me préserve du froid. Le vent Ponant cingle, souffle fort.
Les nombreuses navigations sur zone se révèlent toutes les fois différentes, inattendues, inhabituelles. Un tour d'horizon, l'observation attentive et la compréhension des paramètres inhérents à chaque aire de vagues ne changeront guère la donne. Je sais qu'il me faudra répondre vite, m'adapter, lire attentivement chaque vague, aller et me placer sans aucune vérité tracée.
J'aime cette photographie. Elle recèle toute la féerie, la vérité qu'une sortie en mer, une échappée solitaire convoquent en pareils lieux.
Depuis la mer, j'évoque l'intensité de ce regard que je pose sur le massif Corse tutélaire. Les arènes granitiques, les blocs erratiques, le maquis littoral composent depuis la nuit des temps un trait de côtes uniques. Nombreux sont les blocs mordorés qui me valent repères, amers, guides
!
- MARIN -
A Terre
A mes Petits Enfants tout proches que je ne vois plus depuis 13 ans ! Qu'ils sachent, un jour, que leur Grand - Père s'entait déjà à la chevelure des vagues et aux tafoni, ( rochers percés, troués, caves ), coiffés d'embruns. Ils mesureront ce qu'ils auront définitivement perdu selon les termes de l'arbitraire
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